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sábado, 6 de novembro de 2004

 
Cy Twombly

(des)aprender a desenhar (3)


Cy Twombly, Nimphidia, 1981, pastel, óleo e grafite s/ papel, 100x70 cm


De l'écriture, Twombly garde le geste, non le produit. Même s'il est possible de consommer esthétiquement le résultat de son travail (ce qu'on appelle l'oeuvre, la toile), même si les productions de Twombly rejoignent (elles ne peuvent y échapper) une Histoire et une Théorie de l'Art, ce qui est montré, c'est un geste. Qu'est-ce qu'un geste? Quelque chose comme le supplément d'un acte. L'acte est transitif, il veut seulement susciter un objet, un résultat; le geste, c'est la somme indéterminée et inépuisable des raisons, des pulsions, des paresses qui entourent l'acte d'une atmosphère (au sens astronomique du terme). Distinguons donc le message, qui veut produire une information, le signe, qui veut produire une intellection, et le geste, qui produit tout le reste (le «supplément»), sans forcément vouloir produire quelque chose. L'artiste (gardons encore ce mot quelque peu kitsch) est par statut un opérateur de gestes: il veut produire un effet, et en même temps ne le veut pas; les effets qu'il produit, il ne les a pas obligatoirement voulus; ce sont des effets retournés, renversés, échappés, qui reviennent sur lui et provoquent dès lors des modifications, des déviations, des allègements de la trace. Ainsi, dans le geste s'abolit la distinction entre la cause et l'effet, la motivation et la cible, l'expression et la persuasion. Le geste de l'artiste - ou l'artiste comme geste - ne casse pas la chaîne causative des actes, ce que le bouddhiste appelle le karma (ce n'est pas un saint, un ascète), mais il la brouille, il la relance jusqu'à en perdre le sens. Dans le zen (japonais), on appelle cette rupture brusque (parfois très ténue) de notre logique causale (je simplifie): un satori: par une circonstance infime, voire dérisoire, aberrante, farfelue, le sujet s'éveille à une négativité radicale (qui n'est plus une négation). Je considère les «graphismes» de Twombly comme autant de petits satoris: partis de l'écriture (champ causal s'il en fut: on écrit, dit-on, pour communiquer), des sortes d'éclats inutiles, qui ne sont même pas des lettres interprétées, viennent suspendre l'être actif de l'écriture, le tissu de ses motivations, même esthétiques: l'écriture n'habite plus nulle part, elle est absolument de trop. N'est-ce pas à cette limite extrême que commence vraiment «l'art», le «texte», tout le «pour rien» de l'homme, sa perversion, sa dépense?

Roland Barthes
in Cy Twombly ou «Non multa sed multum», folha 3 do manuscrito original.


Cy Twombly, S/ título, 1982, pastel, óleo e grafite s/ papel, 100x70 cm




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